Une longue histoire !
Les ardoisières, le plus souvent exploitées à ciel ouvert, approvisionnaient les couvreurs lors de confection des toitures, mais aussi, les dallages des maisons tant en intérieur qu’en extérieur.
A chaque utilisation correspondait une qualité de pierre.
Vers la fin du XIX siècle l’épuisement des pierres et les difficultés d’exploitation, rendaient les carrières difficiles à exploiter. C’est ainsi que de nombreux sites existants, comme celui de CASTET D’ALEU près de PAMIERS, finir par arrêter leur exploitation et se mire à la recherche de nouvelles exploitations.
C’est ainsi qu’au début du XX que la vallée de SAURAT connu un nouveau regain.
Toutefois, c’est par la finesse de la pierre et la spécialisation en pierre à aiguiser que des carrières de SAURAT édifièrent leur réputation.
Les ouvriers étaient souvent des paysans qui, l’hiver, complémentaient leurs faibles ressources en travaillant aux pierres à faux.
Manquant de main d’œuvre, les exploitants ont fait venir des Italiens, pour la plupart originaires de la région de Bergame où ils extrayaient la célèbre pierre lombarde.
C’est ainsi que des vieilles familles Sauratoise arrivèrent à Saurat au début du XXᵉ siècle.
Dans les carrières, Mineurs et tailleurs, travaillaient à la tâche.
Les tailleurs étaient payés à la pierre finie.
Les mineurs touchaient la même paye que les tailleurs, parfois plus, car le travail était généralement plus difficile et approvisionnait parfois deux tailleurs.
Les journées, de 10 à 13 heures, commençaient avant le lever du soleil vers 7 h le matin pour se terminer après le coucher.
L’organisation du transport des pierres était le fait d’autres paysans.
L’exploitation de la pierre était souvent le fait de grandes familles au sein desquelles, les hommes, dès le certificat d’étude partaient à la mine.
L’extraction se faisait de chaque côté du ruisseau, en partant du bas et en remontant jusqu’en dessous de CARLI.
Il fallait trouver un filon de marne pour faire une « saignée ». Une fois la marne arrachée au pic, elle était évacuée et s’accumulait en remblais formant ce que l’on appelait « les tartiers ».
Les pierres dures étaient dégagées de part et d’autre du boyau.
Le « pèirou », pierre très dure, celle qui ne se délite pas est triée puis stocker pour les constructions. Ces pierres étaient aussi utilisées pour les galeries « cantèrs », afin de maintenir le plancher (plafond) avec des piquets d’acacias sur lesquelles étaient posées les poutres, puis les pierres positionnées sur la tranche. Certains filons faisaient jusqu’à 100 m de long.
Ce grès schisteux est très veiné, sa couleur plus ou moins foncée révèle des zones plus ou moins dures.
Les grandes plaques étaient évacuées par des wagonnets en bois puis en ferraille.
Elles étaient fendues à l’épaisseur voulue.
LA TAILLE :
Un travail entièrement fait à la main. Les pierres étaient d’abord taillées en liteaux rectangulaires puis dans la forme ovoïde de la pierre à faux.
Des machines à volant, remplacées maintenant par des scies, fonctionnaient entièrement à la main.
La taille produisait beaucoup de poussière responsable de la silicose.
Les pierres taillées étaient ensuite polies, passées à la meule et en dernier lieu dans la berceuse, bac en mouvement avec de l’eau et du gravier.
Au plus fort de l’activité, plus de 5 000 pierres à faux étaient produites par jour.
- L’EXPÉDITION Avant l’expédition, les pierres étaient empaillées avec une paille d’orge, produite surtout à Prat Communal et tressée par les femmes. Puis, elles étaient mises dans des caisses en bois, cerclées par de brins de noisetier fendu. Les bouviers descendaient les pierres dans les charrettes à bœuf sur la place des Tilleuls, d’où elles partaient en camion vers la gare ferroviaire de Tarascon. Elles étaient expédiées ensuite vers de nombreuses destinations, en particulier vers les régions de montagne : Suisse, Autriche, Italie...
Dans les années 1950, la mécanisation de l’agriculture se généralise, la faucheuse remplace les faux.
La fabrique de pierre s’adapte à la demande qui chute, et de nombreux ouvriers partent, puis se reconvertissent.
Les exigences en matière de sécurité ont évoluées, et, fragilisent la survie des exploitations. Les galeries souterraines se sont fermées, ne laissant place qu’aux carrières à ciel ouvert.
Ainsi recentrée sur la carrière à ciel ouvert, nous avons à ce jour une industrie de pierre douce, avec un grès plus homogène et plus fin, destinée en particulier à l’aiguisage des outils à bois.
Monsieur SOUCILLE, qui a repris l’exploitation en 2006, malgré les difficultés administratives et une règlementation sécuritaire complexe, maintient l’activité de son entreprise unique en France et en Europe. en termes de pierre à aiguiser.