L’Église Sainte Marie-Magdeleine de Saurat est installée au cœur du village, sur la place de la Rende.
A l’origine, elle était entourée de son cimetière qui fut déplacé en 1873 et installé au PRADAL, à l’emplacement actuel.
L’église est massive, et, flanquée de nombreuses constructions qui rendent difficile la lecture de son plan. Il semblerait toutefois qu’à l’origine, il s’agissait d’un plan basilical, auquel on a adjoint deux extensions pour former un plan en croix latine, puisqu’à la sacristie méridionale, répond une chapelle au nord. Ces deux éléments sont percés de baies rectangulaires.
Son histoire semble commencer au Xᵉ siècle. En effet, des éléments romans ont été identifiés sur la partie sud de l’édifice.
Elle a par la suite fait l’objet de nombreux remaniements, contreforts, appentis, tour d’escalier, porche, en particulier au 19ᵉ siècle. La forme et la taille des ouvertures nous indiquent que la sacristie et les chapelles méridionales doivent remonter au 16ᵉ ou au 17ᵉ siècle.
Le couvert de l’entrée de l’église et la tourelle contiguë menaçant de tomber en ruine en 1790, la réparation fut achevée en 1812.
En 1830, l’Église étant trop petite pour contenir les Paroissiens (5600 habitants) la commune fit construire une première tribune et la seconde en 1835 accessibles par une tour d’escalier extérieure.
Les archives de la « fabrique » nous renseignent sur l’importance de la cure de Saurat qui fut élevée au rang de cure de seconde classe (ordonnance royale du 21 décembre 1846.) L’église devient bien communale après les lois de séparations de l’Église et de l’État en 1905.
À partir de 1915-1918, l’église fut embellie au goût du moment (maître autel surchargé de dorures et de statues). C’est en 1955 que commença la suppression des surcharges de l’autel, travail délicat en raison de la résistance de certains paroissiens.
L’enduit en ciment réalisé sur l’ensemble de l’édifice a effacé tout élément de datation (en 2009, le mur côté nord a été piqué en jointoyé, laissant voir les pierres apparentes).
Le clocher, très modeste, fut construit en 1850.
Le portail en arc plein cintre possède un encadrement en calcaire et est surmonté d’une statue de Dieu en majesté (beau mobilier religieux).
La façade méridionale est percée de trois baies très fines, en arc plein cintre, et la façade nord de deux baies.
On retrouve au sud un contrefort à ressauts particulièrement imposant, on en retrouve un second sur la façade occidentale et un dernier à l’angle sud-ouest du monument.
L’intérieur de l’édifice possède une grande nef, avec trois chapelles au nord et une chapelle au sud. Le 28 juillet 1971 eut lieu l’inauguration et la consécration du maître autel en l’état actuel. Le Christ en majesté entouré des quatre évangélistes et les apôtres inspirés du style roman catalan ornent le chœur de l’Église (œuvre signée VAN VANZELLE-1971).
La chaire à prêcher de bois sculpté datant du XVIIe siècle (classée) est soutenue par des volutes et est surmontée d’un ange tenant une trompette. Deux statues de bois doré des XVIIIe et XIXe siècles représentant St-Jean-Baptiste et l’évêque St-Éloi complètent le mobilier.
On trouve également un chemin de croix intéressant (offert par des paroissiens).
Le chevet sur lequel s’appuient deux contreforts, est à trois pans et est ajouré de trois baies à arc plein cintre et d’un oculus sur la partie méridionale.
On trouve également de petites ouvertures en arc plein cintre au niveau des combles. Dans une chapelle se trouve une stèle sur laquelle sont inscrits les noms des paroissiens morts lors de la Grande Guerre.
Un calvaire et son enclos sont implantés sur la façade occidentale. La croix porte la date de 1893 et l’enclos 1923.
C’est à partir des années 1930 que s’est développée l’étude des peintures murales et plus particulièrement celles du Moyen Âge. Il a fallu faire face aux pillages des petites églises situées dans les vallées reculées des Pyrénées : détachées de leur support par des « artisans », elles étaient revendues à l’étranger. Délaissées depuis longtemps par les historiens d’art des études iconographiques furent menées. Mais les techniques, le déroulement et la répartition des taches restent à définir, même si l’on peut établir quelques relations avec les l’art de la fresque italienne. Les peintures murales ornent l’intérieur des églises et ont un rôle didactique. La palette des couleurs est assez restreinte, rouge, vert, bleu et ocres. La perspective et les proportions ne sont pas maîtrisées. Le fond n’est pas paysagé ni architecturé. La peinture est posée en aplat, les figures ne sont pas modelées.
Les culs-de-four des absides sont couverts de demi-coupoles. Toutes ces formes circulaires revêtent une valeur de symbole : le cercle, figure cosmique parfaite n’a, comme Dieu, ni commencement ni fin. La décoration peinte représente presque toujours le Christ- Dieu en majesté.
Si la fresque date de 1970, elle reprend les codes de l’art roman et fait référence aux origines de cette église : la première construction date de 800 et consacrée à St-Saturnin martyr de TOULOUSE, puis au Moyen Âge à Ste NATALÈNE martyre de Pamiers, et restaurée en 1837 sous Louis Philippe.